Commencement du repos

M. Madeleine fait porter Fantine à l'infirmerie dans sa propre usine. Les religieuses la mettent au lit. Une fièvre brûlante la prend.

Javert, dans cette nuit même, écrit une lettre. Il remet cette lettre le lendemain matin au bureau de poste de Montreuil-sur-Mer. Elle est adressée à « M. Chabouillet, directeur à la police. Paris. »

L'affaire du bureau de police se sait déjà et la directrice de la poste et quelques autres personnes qui voient la lettre reconnaissent l'écriture de Javert sur l'enveloppe et pensent qu'il demande à quitter la ville.

M. Madeleine, lui, écrit tout de suite aux Thénardier. Fantine leur doit cent vingt francs. Il leur envoie trois cents francs, en leur disant de se payer sur cette somme, et d'amener tout de suite l'enfant à Montreuil-sur-Mer où sa mère malade l'attend.

Cela fait perdre la tête à Thénardier.

« Gardons l'enfant ! dit-il à sa femme. Elle va nous rapporter beaucoup d'argent. »

Cependant Fantine ne va pas mieux. Elle est toujours à l'infirmerie. M. Madeleine va la voir deux fois par jour, et chaque fois elle lui demande :

« Verrai-je bientôt ma Cosette ?

- Peut-être demain matin. Je l'attends d'un moment à l'autre.

- Oh ! Comme je vais être heureuse ! »

Mais la fièvre monte. Le médecin est appelé... M. Madeleine lui dit :

بداية الراحة
          جعل السيد مادلين أحدهم يحمل فانتين إلى عرفة التمريض في مصنعه. وضعتها الراهبات في سرير، بينما حمى جِد قوية كانت تستولي عليها.

         في تلك الليلة ذاتها، كتب جافير رسالة، وضعها صباح اليوم التالي في مكتب بريد مونترييْ-سير-مير، كانت موجهة إلى "السيد شابوييه، المدير في شرطة باريس."قضية مكتب الشرطة عُرفت ولما تبدأ بعد، ومديرة البريد مع بعض الأشخاص الآخرين الذين رأوا الرسالة عرفوا خط جافير على الظرف، وفكروا أنه يطلب ترك المدينة.

         أما السيد مادلين، فقد كتب في الحال إلى السيد والسيدة تيناردييه. كان على فانتين لهم مائة وعشرون فرنك، فأرسل لهم ثلاثمائة فرنك، قائلا لهم أن يأخذوا ما لهم عليها من هذا المبلغ وأن يُحضروا الطفلة إلى مونترييْ-سير-مير حالا حيث أمها مريضة بانتظارها.

         مما أطار صواب تيناردييه. "لنحتفظ بالطفلة! قال لزوجته. ستأتينا بكثير من النقود."

         غير أن صحة فانتين لم تتحسن، وبقيت دوما قي غرفة التمريض. كان السيد مادلين يذهب لرؤيتها مرتين في اليوم، وفي كل مرة كانت تسأله:

         "هل سأرى كوزيت ابنتي قريبا؟ - ربما غدا صباحا. أنا بانتظارها بين لحظة وأخرى.    - أوه! كم سأكون سعيدة!" لكن الحمى ارتفعت، فأرسلوا من وراء الطبيب. قال له السيد مادلين:

 

« Eh bien ?

- N'a-t-elle pas un enfant qu'elle aimerait voir ? dit le médecin.

- Oui.

- Dépêchez-vous de le faire venir. »

Le Thénardier cependant garde1'enfant et donne cent mauvaises raisons. Cosette est un peu malade. Elle ne peut pas partir l'hiver. Et puis on doit encore un peu d'argent pour elle, etc.

« J'enverrai quelqu'un chercher Cosette, dit le père Madeleine. S'il le faut, j'irai moi-même. »

Et il fait signer à Fantine cette lettre :

« Monsieur Thénardier, vous remettrez Cosette à la personne. On vous paiera toutes les petites choses. Je vous salue poliment. Fantine. »

À ce moment il arrive quelque chose de très sérieux.

 

"وإذن؟

- أليست لها طفلة تود رؤيتها؟

         - نعم.

         - سارع بإحضارها."

         ومع ذلك احتفظ تيناردييه بالبنت وأعطى لذلك مائة سبب كاذب: كوزيت مريضة بعض الشيء، لا يمكنها السفر في الشتاء، ثم علينا بعض النقود من أجلها… الخ.

         "سأرسل أحدا يأتي بكوزيت، قال الأب مادلين. وإن وجب الأمر، سأذهب بنفسي."

         وجعل فانتين توقع هذه الرسالة: "السيد تيناردييه، إعْهَدْ بكوزيت للشخص حامل الرسالة. سيدفع لك مقابل كل الأشياء الصغيرة. أحييك بأدب. فانتين."

         في تلك اللحظة حصل شيء خطير.

  Champmathieu et Jean Valjean

M. Madeleine pense aller lui-même à Montfermeil. Un matin à la mairie il est occupé à préparer son départ quand on vient lui dire que Javert demande à lui parler.

M. le maire pose sa plumet et se tourne à demi :

« Eh bien, qu'est-ce? Qu'y a-t-il, Javert?»

Javert reste un moment silencieux, puis répond :

« Il y a, monsieur le maire, qu'un simple agent a manqué de respect à un maire. Je viens, comme c'est mon devoir, rappeler le fait.

- Quel est cet agent ? demande M. Madeleine.

- Moi, dit Javert.

- Vous ? »

M. Madeleine se lève. Javert continue, les yeux toujours baissés :

« Monsieur le maire, je viens vous prier de vouloir bien demander mon renvoi. »

Javert ajoute :

« Monsieur le maire, il y a six semaines, après cette histoire pour Fantine, j'étais en colère, j'ai écrit une lettre contre vous.

- Contre moi ! Et à qui ?

- À la police, à Paris. »

M. Madeleine, qui ne rit pas beaucoup plus sou- vent que Javert, se met à rire.

« Comme maire ayant donné des ordres à un policier ?

 

شاماتيو وجان فالجان
 

         فكر السيد مادلين أن يذهب إلى مونفرميْ بنفسه. صباح أحد الأيام بينما كان مشغولا بإعداد سفره في البلدية جاء من يقول له إن جافير يطلب أن يكلمه.

         وضع السيد رئيس البلدية ريشته واستدار نصف استدارة:

         "وإذن، ماذا؟ ماذا هنالك، يا جافير؟"

         بقي جافير للحظة صامتا، ثم أجاب:

         "هنالك يا سيد رئيس البلدية شرطي بسيط لم بكن مهذبا مع رئيس بلدية. وكما يفرض واجبي، أنا آت لأنقل ما جرى.

- من هو هذا الشرطي؟ سأل السيد مادلين.

         - أنا، قال جافير.

- أنت؟"

         نهض السيد مادلين، وتابع جافير، وهو يغض الطرف دوما: "سيدي رئيس البلدية، أنا آت كي أرجوك أن تتفضل بطلب فصلي."

         أضاف جافير:

         "سيد رئيس البلدية، منذ ستة أسابيع، بعد تلك القصة مع فانتين، كنت غاضبا، فكتبت رسالة ضدك.

- ضدي! ولمن؟

         - للشرطة، في باريس."

         أخذ السيد مادلين، الذي لا يضحك كثيرا في الغالب كجافير، بالضحك.

         "كرئيس بلدية أعطى أوامر لشرطي؟


- Comme ancien prisonnier. »

Le maire devient blanc. Javert, qui n'a pas levé les yeux, continue: il Je l'ai cru longtemps. J'avais demandé à Faverolles. Et puis votre force, la voiture du vieux Fauchelevent, votre adresse… Enfin je vous croyais un nommé Jean Valjean.

- Un nommé ?... Comment dites-vous ce nom-là ?

- Jean Valjean. C’est un prisonnier que j’ai connu il y a vingt ans quand j’étais chef de la prison de Toulon. En sortant de prison, ce Jean Valjean, dit-on, a volé chez un évêque, puis il a volé encore un enfant. Mais on l'a retrouvé. »

La feuille que tient M. Madeleine tombe de ses mains. Il regarde Javert et dit d'une curieuse1 façon: «Ah!»

Javert continue :

« Voilà, monsieur le maire. Dernièrement, cet automne, un nommé Champmathieu est arrêté pour vol de pommes. Il a encore la branche de pommier à la main. On n'a pas de place à la prison qui est en réparation. On l'en- voie à Arras. Il y a là un ancien prisonnier, Brevet, qui s'écrie: «Eh! Mais je connais cet homme-là. Il a été à la prison de Toulon. Il y a vingt ans. Nous y étions ensemble. Il s'appelle Jean Valjean. »

« Le Champmathieu dit encore que non... On cherche et voilà ce qu'on trouve: ce Champmathieu, il y a une trentaine d'années, a été coupeur d'arbres dans plusieurs régions, à Faverolles entre autres. Là, on ne sait plus ce qu'il devient.

 

- كسجين قديم."

         غدا لون رئيس البلدية أبيض. تابع جافير الذي لم يرفع عينيه:

         "اعتقدت بذلك طويلا. كنت قد طلبت من فافرول. ثم قوتك، عربة العجوز فوشلوفان، رشاقتك… الحاصل كنت أظنك واحدا يسمى جان فالجان.

- يسمى؟… كيف تقول ذلك الإسم؟

         - جان فالجان. سجين عرفته منذ عشرين سنة عندما كنت رئيس السجن في طولون. عند خروجه من السجن، يقال إن هذا الجان فالجان قد سرق من عند أحد الأساقفة، ثم سرق أيضا أحد الأطفال. ولكنهم وجدوه."

         سقطت الورقة التي يمسكها السيد مادلين من يديه. نظر إلى جافير، وقال بشكل غريب:

         " آه!"

         تابع جافير:

         "إسمع يا سيد رئيس البلدية. ليس من وقت بعيد، هذا الخريف، أحدهم اسمه شاماتيو قد أوقف لسرقة تفاح، ولما يزل بعد الغصن في يده. لم يكن هناك مكان في السجن الذي بصدد الإصلاح، فأُرسل إلى آراس. هناك في آراس سجين قديم، بروفيه، والذي صاح: "ايه! ولكني أعرف هذا الرجل. كان في سجن طولون منذ عشرين عاما، وكنا هناك معا. إن اسمه جان فالجان."

         "عاد شاماتيو إلى قول لا… بحثوا وإليك ما وجدوا: كان هذا الشاماتيو، وقد مضت على ذلك ثلاثون سنة، قاطع أشجار في مناطق عدة، من بينها فافرول. هناك، لم يعد أحد يدري ماذا أصبح.


« Ces gens-là, quand ce n'est pas de la terre, c'est de la poussière. On de- mande à Toulon. Avec Brevet, il y a encore deux prisonniers qui ont connu Jean Valjean. Ce sont les condamnés à vie Cochepaille et Chenildieu. On les fait venir. Pour eux, comme pour Brevet, Champmathieu c'est Jean Valjean. « C'est à ce moment-là que j'écris contre vous à Paris. On me répond que je ne sais pas ce que je dis et que Jean Valjean est en prison à Arras. J'écris à Arras. On me fait venir, on m'amène à Champmathieu.

- Eh bien ? » coupe M. Madeleine.

Javert répond avec son visage droit et triste :

« Monsieur le maire, la vérité est la vérité. C'est cet homme-là qui est Jean Valjean. Moi aussi je l'ai reconnu. »

M. Madeleine reprend d'une voix très basse: «Vous êtes sûr? » Javert se met à rire, de ce rire de l'homme qui n'a pas de doute :

« Oh! bien sûr. Et même, maintenant, je ne comprends pas comment j'ai pu croire autre chose. Je vous demande pardon, monsieur le maire. »

M. Madeleine répond par cette question :

« Et que dit cet homme?

- Ah ! Dame! Monsieur le maire, l'affaire est mauvaise. Sauter un mur, casser une branche, prendre des pommes, pour un enfant ce n'est pas important. Mais pour quelqu'un qui a déjà été condamné, c'est très sérieux. Ce n'est plus quelques jours de prison, c'est la condamnation à vie. Et puis, il y a l'affaire de l'enfant. J'espère bien qu'elle re- viendra. Oh ! Un autre que Jean Valjean se défendrait; mais pas lui...

 

"هؤلاء الناس، عندما تنقطع صلاتهم يتبخرون.سألوا طولون. مع بروفيه، هناك أيضا سجينان تعرفوا على جان فالجان.إنهما المحكوم عليهما بالسحن مدى الحياة كوشباي وشونيلديو. أتوا بهما. بالنسبة لهما كما كان الأمر بالنسبة لبروفيه شاماتيو هو جان فالجان.

         "في تلك اللحظة بالذات كتبت لباريس ضدك، ليكون الجواب أني لا أعرف ما أقول، وأن جان فالجان في السجن بآراس. كتبت لآراس، فأتوا بي. وأخذوني إلى شاماتيو.

- وبعد؟" قاطعه السيد مادلين.

         أجاب جافير بوجه منتصب وحزين:

         "سيد رئيس البلدية، الحقيقة هي الحقيقة. ذلك الرجل هو جان فالجان. لقد تحققت من هويته أنا أيضا."

         عاد السيد مادلين إلى القول بصوت واطئ جدا:

         "أنت متأكد؟"

         أخذ جافير يضحك، ضِحك رجل لا شك لديه:

         "أوه! طبعا. حتى إنني الآن لا أفهم كيف أمكنني أن أظن شيئا آخر. أَطلب منك المغفرة، يا سيد رئيس البلدية."

         أجاب السيد مادلين بهذا السؤال:

         "وماذا يقول الرجل؟

         - آه! أجل! سيد رئيس البلدية، القضية رديئة. القفز على جدار، قصف عرق، أخذ التفاح، هذا ليس بذي أهمية لطفل، ولكن لامرئ سبق وحوكم، الأمر جاد جدا. لن تكون بضع أيام حبس، إنه الحكم بالسجن مدى الحياة. ثم هناك قضية الطفل. أتمنى من كل قلبي أن تُثار. أوه! أحد آخر غير جان فالجان سيدافع عن نفسه، ولكن ليس هو...


...Lui, il fait semblant de ne pas comprendre. Il dit : « Je suis Champmathieu, je ne sors pas de là ! » Oh ! cet homme est intelligent. Mais il n 'y a rien à faire. Il est reconnu par quatre personnes; il sera condamné. Je vais à Arras. »

M. Madeleine s'est rassis1 à son bureau, a repris ses papiers. Il les regarde tranquillement, lisant et écrivant tour à tour comme un homme très occupé. Il se tourne vers Javert.

« Assez, Javert. Tout ce que vous dites m'intéresse peu. Nous perdons notre temps, et nous avons des affaires pressées. Demain, vous irez...

-Mais je croyais avoir dit à monsieur le maire que l'affaire se jugeait demain et que je partais cette nuit. »

M. Madeleine fait un léger mouvement.

« Et pour combien de temps?

- Un jour au plus. Le jugement aura lieu au plus tard demain dans la nuit. Je reviendrai tout de suite ici.

- C'est bon », dit Madeleine.

 

 

 ...هو، يتظاهر بعدم الفهم. يقول: "أنا شاماتيو، لن أحيد عن هذا القول!" أوه! هذا الرجل ذكي، ولكن لا أمل، فقد تعرف عليه أربعة أشخاص؛ سيُدان، وأنا، سأذهب إلى آراس."

         عاد السيد مادلين إلى الجلوس وراء مكتبه، وأخذ أوراقه من جديد. نظر إليها بهدوء، وهو مرة يقرأ ومرة يكتب كرجل جِد مشغول. التفت إلى جافير:

         "كفى، يا جافير، كل ما تقوله لا يهمني إلا القليل. أضعنا وقتنا، ولنا من الأعمال ما هو عاجل. غدا ستسافر…

         - كنت أعتقد أنني قلت للسيد رئيس البلدية إن القضية سيبت فيها غدا، وإنني سأسافر الليلة."

         قام السيد مادلين بحركة خفيفة.

         "وكم من الوقت ستتغيب؟

         - يوما على الأكثر. ستجري المحاكمة غدا خلال الليل على الأكثر، وسأعود إلى هنا في الحال.

         - طيب"، قال مادلين.

 

 

Maître Scaufflaire

 

Dans l'après-midi qui suit, M. Madeleine va voir Fantine. Celle-ci l'attend comme chaque jour. Elle a beaucoup de fièvre. Elle lui demande :

« Et Cosette? »

Il répond en souriant :

« Bientôt. »

Il parle comme d'habitude. Il demande à tout le monde que la malade ne manque de rien1. Mais il reste une heure au lieu d'une demi-heure.

Puis il rentre à la mairie et le garçon de bureau le voit étudier une carte des routes' de France qui se trouve près de l'entrée. Il écrit quelques chiffres au crayon sur un papier.

De la mairie, il se rend chez un homme, Maître Scaufflaire, qui loue des chevaux et des voitures.

« Maître Scaufflaire, demande-t-il, avez-vous un bon cheval ?

- Monsieur le maire, que voulez-vous dire par un bon cheval ?

- Je veux dire un cheval qui puisse faire quatre-vingts kilomètres en un jour.

- Oh ! quatre-vingts kilomètres ! 

- Oui.

- En tirant une voiture?

- Oui, et il faut qu'il puisse repartir au besoin. 

- Pour refaire quatre-vingts kilomètres ?

- Oui.

- Dieu! quatre-vingts kilomètres. »

 

مُعَلّم سكوفلير
 

         بعد ظهر اليوم ذاته، ذهب السيد مادلين ليرى فانتين، التي كانت مثل كل يوم بانتظاره. كانت الحمى عندها مرتفعة كثيرا. سألته: "وكوزيت؟"

         أجاب وهو يبتسم: "قريبا."

         تكلم كالعادة، وطلب من الجميع ألا ينقص المريضة شيء، لكنه بقي ساعة بدلا من نصف ساعة.

         ثم عاد إلى البلدية، ورآه غلام المكتب يدرس خريطة لطرق فرنسا معلقة في المدخل، وكتب بعض الأرقام بقلم رصاص على ورقة.

         من البلدية، ذهب عند رجل يدعى معلم سكوفلير، ويؤجر خيولا وعربات.

         "يا معلم سكوفلير، طلب مادلين، هل لديك حصان جيد؟

- يا سيد رئيس البلدية، ماذا تعني بحصان جيد؟

         - أعني حصانا يمكنه أن يعمل ثمانين كيلومترا في يوم واحد.

         - أوه! ثمانون كيلومترا!

         - نعم.

- جارّاً عربة؟

         - نعم، ويجب أن يستطيع العودة إن احتاج الأمر.

- ليعمل ثمانين كيلومترا من جديد؟

- نعم. 

         - الله! ثمانون كيلومترا."

        

M. Madeleine tire de sa poche le papier où il a écrit des chiffres. Il les montre à Scaufflaire. Ce sont 20, 24 et 34.

« Voyez, dit-il, 78 kilomètres, autant dire quatre-vingts.

- Monsieur le maire, répond le commerçant, j'ai votre affaire. Mon petit cheval blanc. Vous avez dû le voir passer quelquefois. C'est une petite bête, mais pleine de feu. On veut d'abord le monter. Bah! il jette tout le monde par terre. On ne sait qu'en faire. Je l'achète. Je le mets à la voiture. Monsieur, c'est cela qu'il voulait. Il est doux comme une fille et il court aussi vite que le vent. Ah ! par exemple, il ne faudrait pas lui monter sur le dos. Ce n'est pas son idée.

- Et il fera la course? 

- Vos quatre-vingts kilomètres sans s'arrêter et en moins de huit heures. Mais voici comment: premièrement, vous le ferez reposer une heure à moitié chemin. - On le fera reposer. -Deuxièmement, il me faudra trente francs par jour, les jours de repos payés. Pas un sou de moins, et monsieur le maire paiera tout ce que le cheval mangera. »

M. Madeleine tire trois pièces d'or de sa poche et les met sur la table :

« Voilà deux jours d'avance ».

« Troisièmement, pour une course pareille, il faudra que monsieur le maire voyage dans une voiture très légère que j'ai.

- D'accord. La voiture et le cheval devront être chez moi demain matin », dit M. Madeleine en sortant.


سحب السيد مادلين من جيبه الورقة التي كتب الأرقام عليها، وأراها لسكوفلير. عشرون، أربعة وعشرون وأربعة وثلاثون."شفت، قال، ثمانية وسبعون كيلومترا، يعني ثمانين كيلومترا.

         - يا سيد رئيس البلدية، أجاب التاجر، لديّ ما تريد. حصاني الصغير الأبيض. يقتضي أنك رأيته يمر أحيانا. إنه حيوان صغير، لكنه مليء بالنار. يريد المرء أن يركبه أولا. عجبا! فهو يرمي الكل أرضا. لا أحد يدري ما يفعل به، فاشترينه، وربطته بالعربة. هذا ما كان يريده يا سيدي. إنه وديع كبنت، وهو يعدو بسرعة الريح. آه! يا للعجب، ما كان من اللازم الصعود على ظهره. هذه لم تكن فكرته.       

- وهل سيقطع المسافة؟

         - التمانين كيلومتر تاعك دون توقف وفي أقل من ثماني ساعات. ولكن أقول لك كيف: أولا، عليك أن تريحه ساعة عند منتصف الطريق.

         - سأريحه.

         - ثانيا، يلزمك ثلاثون فرنك لليوم، أيام الراحة مدفوعة، لا فلسا أقل، والسيد رئيس البلدية سيدفع كل ما سيأكله الحصان."

         سحب السيد مادلين ثلاث قطع ذهبية من جيبه ووضعها على الطاولة:

         "هاك يومين مسبقا."

         "ثالثا، لمسافة كهذه، يجب على السيد رئيس البلدية أن يسافر في عربة خفيفة جدا هي عندي.

         - موافق. على العربة والحصان أن يكونا عندي غدا صباحا"، قال السيد مادلين وهو يخرج.


L'homme appelle sa femme et lui raconte la chose.

« Où monsieur le maire peut-il aller?

- Il va à Paris, dit la femme. -Je ne crois pas », dit le mari. M. Madeleine a oublié sur la table le papier avec les chiffres. L'homme le prend et l'étudie. « Vingt, vingt-quatre et trente-quatre, cela doit dire trois arrêts. » Il se tourne vers sa femme: « J'ai trouvé. -Comment? -Il Y a vingt kilomètres d'ici à Hesdin, vingt-quatre de Hesdin à Saint-Pol, trente-quatre de Saint-Pol à Arras. Il va à Arras. »

Cependant M. Madeleine rentre chez lui. Il éteint sa lumière à huit heures et demie. Vers minuit et demi, un employé de commerce qui habite au-dessous de la chambre de M. Madeleine entend à travers son sommeil un bruit de pas au-dessus de sa tête. Un moment après, on remue un meuble, il y a un silence, et le pas recommence. L'homme s'éveille tout à fait, regarde, et, à travers les vitres de sa fenêtre, il voit une lumière sur le mur d'en face. C'est celle d'un feu plutôt que celle d'une lampe. La fenêtre est ouverte sûrement. Quelle idée! par ce froid! L'homme se rendort. Une heure et demie après, il se réveille encore. Le même pas lent va et vient toujours au- dessus de sa tête. Une lumière brille. Cette fois-ci, c'est celle d'une lampe. La fenêtre est toujours ouverte.

          نادى الرجل زوجته وحكى لها الحكاية.

 

         "أين يمكن سيد رئيس البلدية الذهاب؟

         - سيذهب إلى باريس، قالت الزوجة.

         - لا أظن"، قال الزوج.

         كان السيد مادلين قد نسي الورقة مع الأرقام على الطاولة، تناولها الرجل ودرسها.

         "عشرون، أربعة وعشرون وأربعة وثلاثون، يجب أن يكون هذا ثلاث محطات."

         استدار نحو زوجته: "وجدتُ.

-         كيف؟

         - هناك عشرون كيلومترا من هنا إلى هيدان، أربعة وعشرون من هيدان إلى سان-بول، أربعة وثلاثون من سان-بول إلى آراس. سيذهب إلى آراس."

         غير أن السيد مادلين عاد إلى بيته، وأطفأ ضوءه إلى الساعة الثامنة والنصف. حوالي منتصف الليل ونصف الساعة سمع خلال نومه موظف في التجارة كان يسكن تحت غرفة السيد مادلين صوت خطوات فوق رأسه.وبعد ذلك بلحظة، حرك أحدهم قطعة أثاث، ثم حط الصمت، وعادت الخطوات من جديد. استيقظ الرجل تماما، نظر، و، عبر زجاج نافذته، رأى ضوءا على الجدار المقابل.كان بالأحرى ضوء نار لا ضوء قنديل.وكانت النافذة حتما مفتوحة. يا لها من فكرة! في هذا البرد! عاد الرجل إلى النوم. ساعة ونصف فيما بعد، استيقظ مرة أخرى. كانت الخطوات البطيئة نفسها تذهب وتأتي دوما فوق رأسه، وكان ضوء يلمع. في تلك المرة، كان الضوء ضوء قنديل، والنافذة دوما مفتوحة.


Orage dans une tête

 

M. Madeleine est Jean Valjean. Après sa dernière rencontre avec Monseigneur Myriel, il a disparu, il a vendu l'argenterie de l'évêque, il est allé de ville en ville, il a traversé la France, il est arrivé à Montreuil-sur-Mer, il a eu l'idée que nous avons dite, il a fait ce que nous avons raconté et il vit dans les seules pensées de cacher son nom et de revenir à Dieu.

Mais, depuis que Javert est venu lui parler, quel orage en lui! Il pourrait dire une seule chose; c'est qu'il vient de recevoir un grand coup. Rentré dans sa chambre, il ferme sa porte à clef. Il éteint sa lumière.

Il met la tête dans ses mains et pense : « Où en suis- je ? Est-ce que je ne rêve pas ? Que m'a-t-on dit ? Est-il bien vrai que j'ai vu ce Javert et qu'il m'a parlé ainsi ? Qui peut être ce Champmathieu ? Il me ressemble donc. Est-ce possible ? Quand je pense qu'hier j'étais si tranquille. Qu'est-ce que je faisais donc hier à pareille heure? Qu'arrivera-t-il ? Que faire ? »

Sa tête est brûlante. Il va à la fenêtre et l'ouvre toute grande. Il n'y a pas d'étoiles au ciel. Il revient s'asseoir près de la table. La première heure s'écoulez ainsi. Puis il lui semble qu'il vient de s'éveiller.

Il rallume sa lampe... « Eh bien quoi ! se dit-il, de quoi est-ce que j'ai peur ? Me voilà sauvé. Tout est fini. Ce Javert qui me suivait partout, le voilà occupé ailleurs. Il tient son Jean Valjean !

 

عاصفة في رأس
 

         السيد مادلين هو جان فالجان. اختفى بعد لقائه الأخير بالأسقف ميرييل، باع فضيات الأسقف، وذهب من مدينة إلى أخرى، قطع قرى، ووصل إلى مونترييْ-سير-مير، كانت له الفكرة التي قلناها، وقام بما حكيناه، عاش والشيء الوحيد في باله أن يُخفي اسمه، وأن يرجع إلى الله.

         ولكن، منذ أن جاء جافير يكلمه، أي عاصفة فيه! كان بإمكانه أن يقول شيئا واحدا، ألا وهو أنه تلقى ضربة كبيرة. عند دخوله في غرفته، أغلق بابه بالمفتاح، وأطفأ الضوء.

         وضع رأسه بين يديه وفكر: "أين أنا؟ ألا أحلم؟ ماذا قيل لي؟ أصحيح حقا أني رأيت جافير هذا وأنه كلمني هكذا؟ من يكون شاماتيو هذا؟ هو يشبهني إذن. أمعقول هذا؟ عندما أفكر أني بالأمس كنت مرتاحا جدا.ماذا كنت أفعل إذن بالأمس على مثل هذه الساعة؟ ماذا سيحصل؟ ما العمل؟"

         كان رأسه يحترق، ذهب إلى النافذة وفتحها على سعتها. لم تكن هناك نجوم في السماء، عاد يجلس قرب الطاولة. نصف ساعة وهو على هذا الوضع. ثم بدا له أنه استيقظ لتوه.

         عاد يضيء قنديله… "وماذا بعد! قال لنفسه، من أي شيء أنا خائف؟ ها أنا ذا نجوت. انتهى كل شيء.جافير هذا الذي يتبعني في كل مكان، ها هو قد انشغل في مكان آخر.لقد أمسك بجان فالجان الذي له!

 

Et je n'y suis pour rien ! Après tout, s'il y a du malheur pour quelqu'un, ce n'est pas ma faute. Qu'est-ce qu'il me faut donc? Personne ne pourra plus rien contre moi. C'est Dieu qui le veut. Et pourquoi Dieu le veut-il ? Pour que je continue ce que j'ai commencé, pour que je fasse le bien. C'est décidé, laissons aller les choses! Laissons faire le bon Dieu! »

Il se parle ainsi en lui-même à lui-même. Puis il se lève de sa chaise et se met à marcher dans la chambre. « Allons, dit-il, n'y pensons plus. C'est décidé! » Mais il ne se sent aucune joie. Au contraire.

Au bout d'un moment, il a beau à faire, il reprend cette sombres discussion. C'est lui qui parle et lui qui écoute. Il dit ce qu'il voudrait taire. Il écoute ce qu'il ne voudrait pas entendre. Fermer la porte à son passé? Mais il ne la ferme pas, grand Dieu, il la rouvre en se conduisant mal! Il redevient un voleur. Il vole à un autre sa paix, sa place au soleil ! Il l'envoie en prison pour la vie! Au contraire, sauver cet homme, redevenir par devoir Jean Valjean, c'est vraiment fermer à jamais le passé derrière lui.

« Eh bien, dit-il, décidons-nous ! Faisons notre devoir ! Sauvons cet homme ! » Il dit ces mots à haute voix, sans s'apercevoir qu'il parle tout haut. Il met ses livres en ordre. Il écrit une lettre. Quelqu'un qui entrerait alors dans la chambre pourrait lire sur l'enveloppe: « À M. Laffitte, rue d'Artois, à Paris. »

Il prend l'argent qu'il a chez lui et son passeport. Par moments ses lèvres remuent.


أنا لا يد لي في الأمر! بعد كل شيء، إن لحقت التعاسة امرأ، ليست غلطتي. ما الذي يُلزمني إذن؟ لا أحد يستطيع أبدا شيئا ضدي. إنها إرادة الله. ولِمَ يريد الله ذلك؟ لأكمل ما بدأت، لأفعل الخير. لقد وقع قراري، فلندع الأمور تجري! فلنترك الله يفعل ما يشاء!"

         كان يتكلم هكذا في نفسه لنفسه، ثم نهض من مقعده وأخذ يمشي في الغرفة. "هيا، قال، لن أفكر في هذا، لقد وقع قراري!" لكنه لم يشعر بأي فرح. على العكس.

         بعد لحظة، حاول جاهدا دون نتيجة، فعاد إلى حديثه الصعب والحزين. كان من يتكلم ومن يسمع، يقول ما يود ألا يقوله، ويسمع ما يود ألا يسمعه. أن يغلق الباب على ماضيه؟ لكنه لا يغلقه، أيها الإله الأعظم، إنه يعيد فتحه وهو يسلك سلوكا مشينا! يعود لصا من جديد. يسرق آخر سلامه، مكانه على الأرض؛ يرسل به إلى السجن مدى الحياة! وعلى العكس، إنقاذ هذا الرجل، أن يصبح جان فالجان من جديد مدفوعا بواجبه، وإغلاق الماضي من ورائه بالفعل إلى الأبد.

         "وإذن، قال، لنقرر! لنقم بواجبنا! لننقذ هذا الرجل!" قال هذه الكلمات بصوت مرتفع دون الإنتباه إلى أنه يتكلم على مسمع الجميع. رتب كتبه، كتب رسالة، والداخل في غرفته كان يمكنه أن يقرأ على الظرف: "إلى السيد لافيت، شارع آرتوا، باريس."

         أخذ النقود التي عنده وجواز سفره، وكانت شفتاه تتمتمان أحيانا.

 

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