Comme tous les hommes qui réussissent, M. Madeleine n'est d'abord pas aimé ; mais il arrive un moment où ce mot, « M. le maire », est dit à Montreuil-sur-Mer comme cet autre mot, « Monseigneur l'évêque », était dit à Digne en 1813. On vient de quarante kilomètres lui demander conseil.
Un seul homme, dans le pays, refuse son amitié à M. Madeleine. Souvent, quand ce dernier passe dans une rue, entouré de ses amis, un homme grand, portant une veste grise, armé d'un bâton, se retourne et le suit des yeux. Il remue lentement la tête et pense :
« Mais qu'est-ce que c'est que cet homme-là ? Sûrement je l'ai vu. Il ne me trompe pas. »
Cet homme se nomme Javert, et il est de la police. Javert a un gros nez plat, deux trous dans le nez, autour, sur les joues, beaucoup de poils. Quand il rit, ce qui est rare et terrible, ses lèvres minces s'ouvrent et laissent voir toutes ses dents, sa peau fait des plis autour du nez et il a l'air d'une bête.
Il est sérieux, rêveur et triste. Son regard est froid comme la lame d'un couteau. Il travaille jour et nuit. Il est policier comme on est prêtre. Pour lui, un agent du gouvernement, aussi petit soit-il, ne peut se tromper et rien de bon ne peut sortir de quelqu'un qui a fait la faute la plus légère. Malheur à qui tombe sous sa main ! Il arrêterait son père ou sa mère et avec joie.
جافير
مثل كل الرجال الذين ينجحون، لم يكن السيد مادلين أولا وقبل كل شيء محبوبا؛ ولكن كان يحصل في لحظة من اللحظات أن تقال هذه الكلمة "السيد رئيس البلدية"في مونترييْ-سير-مير مثلما كانت تقال هذه الكلمة الأخرى "سيدنا الأسقف" في دينيْ سنة 1813. كان الناس يأتون إليه عن بعد أربعين كيلومترا ليستشيروه.
رجل واحد في البلد كان يرفض أن يعطي صداقته للسيد مادلين. وغالبا، عندما كان يمر هذا الأخير في الشارع محاطا بأصدقائه، كان رجل طويل القامة يرتدي سترة رمادية ويتسلح بعصا يلتفت ويتابعه بعينيه. كان يحرك رأسه ببطء ويفكر: "ولكن من هو هذا المرء؟ إني رأيته حتما. إنه لا يخدعني."
كان اسم هذا الرجل جافير، وهو من الشرطة. كان لجافير أنف كبير مسطح، ثقبان في أنفه، ومن حوله، على الوجنتين، كثير من الشعر.عندما كان يضحك، شيء من النادر حصوله ورهيب، كانت شفتاه تنفتحان وتُظهران للعين كل أسنانه، وكان جلدُهُ يتغضن حول أنفه وشكلُهُ شكلَ حيوان.
كان جادا، حالما وحزينا. وكانت نظرته باردة كحد سكين. كان يعمل ليلا نهارا. وكان شرطيا مثلما كان غيره كاهنا.بالنسبة له، لا يمكن لمأمور الحكومة مهما كان صغيرا أن يخطئ، ولا صلاح في شيء يمكن أن يصدر عن امرئ أخطأ أقل خطأ.يا لتعاسة من يقع تحت يده! كان على استعداد ليوقف أباه أو أمه وبكل سرور.
On ne voit pas son front qui disparaît sous son chapeau, on ne voit pas ses yeux qui se perdent sous de longs poils, on ne voit pas son menton sous sa cravate, on ne voit pas ses mains qui rentrent dans ses manches, on ne voit pas le bâton qu'il porte d'habitude sous la veste. Il est couleur de mur. Mais, tout à coup, sortent de l'ombre un front étroit, un regard d'ennemi, un menton méchant, de grosses mains et un gros bâton, c'est Javert.
Javert est comme un œil planté sur M. Madeleine. Celui-ci finit par s'en apercevoir, mais il semble qu'il s'en moque. Il porte sans paraître y faire attention ce regard gênant et presque lourd. Il est bon avec cet homme comme il est bon avec tout le monde.
لم يكن الناس يرون جبهته التي كانت تختفي تحت قبعته، أو عينيه اللتين كانتا تضيعان تحت شعر طويل، لم يكن الناس يرون ذقنه تحت ربطة عنقه، لم يكن الناس يرون يديه اللتين تدخلان في كُميه، لم يكن الناس يرون العصا التي يحملها عادة تحت سترته. كان بلون الجدار.ولكن، فجأة، كانت تخرج من الظل جبهة ضيقة، نظرة معادية، ذقن شريرة، يدان كبيرتان، وعصا ضخمة، إنه جافير.
كان جافير مثل عين مزروعة على السيد مادلين. وقد انتهى الأمر بهذا إلى ملاحظة ذلك، ولكن يبدو وكأنه يهزأ بذلك.كانت له تلك النظرة المكَدِّرة والثقيلة تقريبا دون أن يبدو عليه الإنتباه إلى ذلك. وكان طيبا مع ذلك الرجل كما هو طيب مع الكل.
Le Père Fauchelevent
M. Madeleine passe un matin dans une petite rue de Montreuil-sur-Mer. Il entend un bruit et voit un groupe. Il y va. Un vieil homme, nommé le père Fauchelevent, vient de tomber sous sa voiture. Le cheval est lui aussi à terre.
Le cheval a les deux jambes cassées et ne peut pas se relever. Le vieil homme est pris entre les roues. Toute la voiture pèse sur sa poitrine et elle est lourdement chargée. Le père Fauchelevent pousse des cris. On essaie de le tirer. Impossible. Une aide ou un effort maladroit peuvent le tuer. Pour le sauver, il faut soulever la voiture par-dessous. Javert, qui était là au moment de l'accident, a envoyé chercher un cric. M. Madeleine arrive. On lui fait place avec respect. « À l'aide ! » crie le vieux Fauchelevent. M. Madeleine se tourne vers les hommes qui l'entourent.
« A-t-on un cric ?
- On est allé en chercher un, répond un paysan, mais il faudra un bon quart d'heure pour l'amener.
- Un quart d'heure! s'écrie M. Madeleine. Il est impossible d'attendre un quart d'heure. Il y a encore assez de place sous la voiture pour qu'un homme passe et la soulève avec son dos. Une demi-minute seulement et on tirera le pauvre homme. Quelqu'un veut-il gagner cinq pièces d'or ? »
Personne ne remue.
« Dix pièces d'or », dit Madeleine.
L'un d'eux dit à voix basse :
الأب فوشلوفان
في أحد الصباحات كان السيد مادلين يمضي في شارع صغير من شوارع مونترييْ-سير-مير، فسمع صوتا ورأى جمعا من الناس، فذهب ليرى.رجل عجوز اسمه الأب فوشلوفان وقع منذ حين تحت عربته، والحصان كان هو أيضا يقع أرضا.
كانت ساقا الحصان مكسورتين ولا يمكنه النهوض، وقد أُخذ الرجل العجوز بين العجلات. كانت كل العربة تسحق صدره، وهي محملة بالأثقال. كان الأب فوشلوفان يطلق الصرخات، والناس يحاولون سحبه. مستحيل. كان يمكن لعون أو لجهد لا مهارة فيه أن يقتله. ولإنقاذه، يجب رفع العربة من تحت.أرسل جافير، الذي كان هنا لحظة الحادث، بمن يأتي برافعة. وصل السيد مادلين، فأخلوا له مكانا باحترام. "النجدة!" صرخ العجوز فوشلوفان. استدار السيد مادلين نحو الرجال الذين كانوا يحيطون به.
"ألِأَحد رافعة؟ - ذهب البعض لإحضار واحدة، أجاب فلاح، ولكن يلزمنا ربع ساعة بالتمام لجلبها. - ربع ساعة! صاح السيد مادلين. من المستحيل الإنتظار ربع ساعة. هناك ما يكفي من مكان تحت العربة ليمر رجل تحتها ويرفعها على ظهره. نصف دقيقة فقط وسنسحب الرجل المسكين. هل يريد أحد أن يكسب خمس قطع ذهبية؟"
لم يتحرك أحد. "عشر قطع ذهبية"، قال مادلين.
قال أحدهم بصوت واطئ:
« On peut se faire écraser !
- Allons, recommence Madeleine, vingt pièces d'or ! »
Même silence.
« Ils voudraient bien », dit une voix.
Madeleine se retourne et reconnaît Javert. Il ne l'a pas aperçu en arrivant. Javert continue :
« Mais la force leur manque. Il faudrait être terriblement fort pour lever une voiture aussi lourde sur son dos. »
I1 s'arrête, puis reprend en regardant M. Madeleine et en pesant chaque mot :
« Monsieur Madeleine, j'ai connu un seul homme qui pouvait faire ce que vous demandez là. »
Sans quitter Madeleine des yeux, il ajoute :
« C'était un prisonnier.
- Ah ! dit Madeleine.
- De Toulon. »
Cependant la voiture continue d'entrer dans le sol lentement. Madeleine regarde autour de lui et dit : « Personne ne veut donc gagner vingt pièces d'or et sauver la vie à ce pauvre vieux ! »
Aucun des hommes ne remue. Javert reprend: : Je vous l'ai dit, un seul homme pouvait remplacer un cric. C'était ce prisonnier. »
Madeleine lève la tête, rencontre l'œil' d'oiseau de Javert, regarde les paysans et sourit tristement. Puis, sans dire une parole, il tombe à genoux, et se couche sous la voiture.
Il y a un moment de silence. Madeleine, couché sous le poids terrible, essaie deux fois de lever la voiture. Autour, les hommes respirent avec peine. Les roues continuent d'entrer en terre. Madeleine va être écrasé à son tour.
"يمكننا أن ننسحق!
- هيا يا رجال، عاد مادلين إلى القول، عشرون قطعة ذهبية." الصمت نفسه.
"كان بودهم ذلك"، قال صوت.
التفت مادلين وعرف جافير. كان لم يلحظه عند وصوله.
تابع جافير: "لكنما تنقصهم القوة. يجب أن يكون المرء قويا جدا ليرفع عربة بمثل هذا الثقل على ظهره."
توقف، ثم عاد إلى القول وهو ينظر إلى السيد مادلين ويزن كل كلمة: "يا سيد مادلين، عرفت رجلا واحدا كان بإمكانه أن يقوم بما تطلبه."
ودون أن يغادر مادلين بعينيه، أضاف: "لقد كان سجينا. - آه! قال مادلين. - من طولون."
في حين أن العربة كانت تستمر في اختراق التربة ببطء. نظر مادلين من حوله وقال: "لا أحد يريد إذن أن يكسب عشرين قطعة ذهبية وينقذ حياة هذا العجوز البائس!"
لم يتحرك أحد من الرجال. عاد جافير إلى القول: "سبق وقلت لك، رجل واحد كان يمكنه أن يحل محل رافعة، لقد كان ذلك السجين." رفع مادلين رأسه، والتقى بعين العصفور التي لجافير، نظر إلى الفلاحين، وابتسم بحزن. ثم، ودون أن ينطق بكلمة واحدة، سقط على ركبتيه، ونام تحت العربة.
مضت لحظة صمت. حاول مادلين، الممدد تحت الثقل الرهيب رفع العربة مرتين. من حوله، كان الرجال يتنفسون بصعوبة، والعجلات تواصل دخولها في التربة. كان مادلين على وشك أن ينسحق بدوره.
Tout à coup on voit la lourde voiture se soulever lentement, les roues sortir à demi de terre. On entend une voix qui crie :
« Dépêchez-vous ! Aidez- moi ! »
C'est Madeleine qui vient de faire un dernier effort.
Tous les hommes se jettent sur les roues. La voiture est enlevée par vingt bras. Le vieux Fauchelevent est sauvé.
Madeleine se relève. Ses habits sont déchirés et couverts de terre. Tous pleurent. Le vieil homme lui embrasse les genoux et l'appelle le bon Dieu.
Lui, a sur le visage je ne sais quel air de peine heureuse, et il regarde tranquillement Javert.
Fauchelevent a une jambe cassée. Le père Madeleine le fait porter à l'infirmeriez qu'il a fait construire pour ses ouvriers. Le lendemain matin, le vieil homme trouve mille francs sur la table près de son lit, avec ce mot du père Madeleine : « Je vous achète votre voiture et votre cheval. » La voiture est cassée et le cheval est mort.
Fauchelevent guérit, mais son genou reste malade. M. Madeleine fait placer le bonhomme comme jardinier dans le quartier Saint-Antoine à Paris.
فجأة، رأى الناس العربة الثقيلة ترتفع بتؤدة، والعجلات تخرج من التربة إلى منتصفها. سمع الناس صوتا يصيح:
"أسرعوا! أعينوني!"
كان مادلين الذي قام منذ هنيهة بآخر جهد.
ارتمى كل الرجال على العجلات، وحملت العربة عشرون ذراعا. لقد تم إنقاذ العجوز فوشلوفان.
نهض مادلين وقد تمزقت ثيابه وتغبرت. راح الكل يبكي. قبّل الرجل العجوز ركبتي مادلين، ودعاه بالرب الطيب.
وهو، كان على وجهه شيء لست أدري من عناء سعيد، وكان ينظر بهدوء إلى جافير.
كانت لفوشلوفان ساق مكسورة، فنقله الأب مادلين إلى غرفة التمريض التي بناها لعماله. في الغد صباحا، وجد الرجل العجوز ألف فرنك على الطاولة قرب سريره، مع كلمة الأب مادلين هذه: "أنا أشتري منك عربتك وحصانك." العربة تحطمت، والحصان مات.
تعافى فوشلوفان، لكن ركبته بقيت مريضة، فأعطى السيد مادلين الرجل البسيط عملا كجنائني في حي سانت-أنطوان بباريس.
La descente
Tous les gens de Montreuil-sur-Mer sont heureux et riches. Il y a du travail pour tous. Quand elle revient, Fantine ne connaît plus personne. Mais elle se présente à l'usine de M. Madeleine et on l'emploie2 dans l'atelier des femmes.
Elle ne connaît pas son nouveau métier; elle ne peut pas y être bien adroite; elle reçoit donc peu d'argent; mais enfin, elle gagne sa vie.
Un an plus tard, Fantine perd sa place. Elle croit que c'est la faute de M. Madeleine et elle le hait. Celui-ci pourtant n'en a rien su. Elle se met à coudre de grosses chemises pour les soldats et gagne seulement douze sous par jour. Des mois passent. Elle n'arrive plus à payer les Thénardier.
Avoir sa petite fille avec elle serait un grand bonheur. Elle pense à la faire venir. Mais pour quoi ? Pour lui faire partager sa misère ? Et puis, elle doit de l'argent aux Thénardier ! Comment payer ? Et le voyage ! Comment payer encore ?
Trop de travail fatigue. Fantine tousse de plus en plus. Elle dit quelquefois à sa voisine : «Regardez comme mes mains sont chaudes.»
Fantine passe des nuits à pleurer et à tousser. Elle ne se plaint pas. Elle coud dix-sept heures par jour. Mais le chef de la prison oblige les prisonniers à travailler pour presque rien et fait baisser les prix. On ne paie plus les ouvrières que neuf sous. Dix-sept heures de travail, et neuf sous par jour !
الإنحدار
كان كل ناس مونترييْ-سير-مير سعداء وأثرياء، وكان هناك شغل للجميع. عندما عادت، لم تعد فانتين تعرف أحدا. لكنها ذهبت للعمل في مصنع السيد مادلين، وشغلوها في مشغل النساء.
لم تكن تعرف صنعتها الجديدة، ما كان يمكنها أن تبرع فيها؛ وبالتالي كانت تقبض قليلا من النقود، ولكن الحاصل، كانت تكسب حياتها.
بعد سنة، فقدت فانتين عملها. كانت تظن بسبب السيد مادلين، فكرهته. مع ذلك، فهذا لم يعلم من الأمر شيئا. أخذت تخيط قمصانا ضخمة للجنود وتربح إثنا عشر فلسا فقط يوميا. ومضت الشهور. لم يعد بإمكانها أن تدفع للسيد والسيدة تيناردييه.
أن تكون ابنتها الصغيرة معها لكان ذلك سعادة كبرى لها، ففكرت في جلبها، ولكن من أجل ماذا؟ من أجل أن تقاسمها بؤسها؟ ثم، كانت مدينة للتيناردييه! كيف تدفع؟ والسفر! كيف تدفع أيضا؟ العمل الكثير يتعب، راحت فانتين تسعل أكثر فأكثر، وكانت تقول أحيانا لجارتها: "أنظري ما أسخن يداي."
كانت فانتين تُمضي لياليها وهي تبكي وتسعل، ولم تكن تشكو. كانت تخيط سبع عشرة ساعة كل يوم، لكن رئيس السجن فرض على السجناء العمل مقابل لا شيء على التقريب، وخفض الأسعار، فلم يعودوا يدفعون للعاملات أكثر من تسعة فلوس. سبع عشرة ساعة عمل، وتسعة فلوس كل يوم!
Vers le même temps, le Thénardier lui écrit qu'il a attendu avec trop de bonté, et qu'il lui faut cent francs tout de suite, sinon il va mettre à la porte la petite Cosette, sortant de maladie, par le froid; elle deviendra ce qu'elle pourra ; elle mourra si elle veut.
حوالي الوقت نفسه، كتب لها السيد تيناردييه أنه انتظر بكثير من الطيبة، وأنه يلزمه مائة فرنك حالا، وإلا سيطرد الصغيرة كوزيت، الخارجة من مرض، بسبب البرد؛ ستصير ما تصير إليه، ستموت إن شاءت.
Au bureau de police
Il y a dans toutes les petites villes, et il y a à Montreuil-sur-Mer, des jeunes gens qui se croient des gens intelligents, qui chassent, fument, boivent, sentent le tabac, jouent, regardent les voyageurs passer et ne travaillent pas. Ce sont tout simplement des gens qui ne savent pas quoi faire.
Vers les premiers jours de janvier 1823, un soir où il a neigé, un de ces jeunes gens s'en prend à une pauvre femme près d'un café. Chaque fois que cette femme passe devant lui, il lui jette de la fumée au visage et lui dit quelque chose : « Que tu es laide! - Veux-tu te cacher ! - Tes cheveux sont sales », etc. Le jeune homme s'appelle M. Bamatabois. La femme, qui va et vient sur la neige, ne lui répond pas, ne le regarde même pas. L'homme, quand elle tourne le dos, s'avance derrière elle, se baisse, prend de la neige et la lui met dans le dos. Le femme crie, se tourne, se jette sur l'homme. C'est la Fantine.
Des hommes sortent du café et entourent cet homme et cette femme qui se battent. L'homme a son chapeau à terre. La femme frappe des pieds et des poings.
Tout à coup, un homme grand prend la femme par le bras et lui dit :
« Suis-moi ! »
La femme lève la tête. Sa voix s'éteint. Ses yeux deviennent blancs. Elle reconnaît Javert. M. Bamatabois disparaît.
في مكتب الشرطة
كان هناك في كل المدن الصغيرة، وهناك في مونترييْ-سير-مير، شبان يظنون أنفسهم أذكياء، يصطادون، يدخنون، يشربون، يفوحون برائحة التبغ، يقامرون، ينظرون إلى المسافرين وهم يمضون، ولا يعملون. كانوا بكل بساطة أناسا لا يعرفون شيئا يعملونه.
حوالي الأيام الأولى من يناير 1823، إحدى الأمسيات التي سقط فيها الثلج، هاجم واحد من هؤلاء الشبان امرأة فقيرة قرب مقهى.في كل مرة كانت تمر هذه المرأة من أمامه، كان يرميها بدخان سيجارته في وجهها، ويقول لها شيئا مثل: "كم أنت دميمة! – ألا تخفي وجهك! – شعرك قذر!"، الخ. كان اسم الشاب السيد باماتابوا. المرأة، التي كانت تروح وتغدو على الثلج، لم تكن لتجيبه، لم تكن حتى لتنظر إليه.الرجل، عندما أعطته ظهرها، سارع خلفها، انحنى، أخذ بعض الثلج، ووضعه في ظهرها.
صرخت المرأة، واستدارت لترمي بنفسها على الرجل. كانت فانتين.
خرج بعض الرجال من المقهى وأحاطوا بذلك الرجل وتلك المرأة المتشاجريْن. كانت قبعة الرجل على الأرض، والمرأة تضرب بقدميها وقبضتيها.
على حين غرة، أمسك رجل طويل القامة بالمرأة من ذراعها وقال لها: "اتبعيني!" رفعت المرأة رأسها، وانطفأ صوتها.غدت عيناها بيضاوين، فقد عرفت في الرجل جافير، بينما اختفى السيد باماتابوا.
Javert se met à marcher à grands pas vers le bureau de police. Il tient maintenant la misérable par la main. Elle se laisse emmener. Ni lui ni elle ne parlent. Les gens suivent en riant.
Le bureau de police est une salle basse chauffée par un poêle. Javert ouvre la porte, entre avec Fantine, et referme la porte derrière lui. Fantine va tomber dans un coin comme une chienne qui a peur. Javert s'assied, tire de sa poche une feuille de papier et se met à écrire. Quand il a fini, il signez, plie le papier et dit au policier de service :
« Prenez trois hommes, et conduisez cette fille en prison. »
Puis, se tournant vers Fantine :
« Tu en as pour six mois.
- Six mois! Six mois de prison ! crie la malheureuse. Six mois à gagner sept sous par jour ! Mais que deviendra Cosette ? Ma fille ! Ma fille ! Mais je dois encore plus de cent francs aux Thénardier, monsieur, savez-vous cela ? »
Elle vient à genoux sur le sol au-devant de tous ces hommes, sans se lever, les mains tendues.
« Monsieur Javert, dit-elle, je n'ai pas eu tort, comprenez. C'est ce monsieur que je ne connais pas qui m'a mis de la neige dans le dos. J'ai eu froid. Je suis un peu malade, voyez-vous ! »
Elle continue, cassée en deux, aveuglée par les larmes, toussant d'une toux sèche et courte... Par moments elle s'arrête et embrasse le pied du policier ; mais que peut-on contre un cœur de bois ?
«Allons ! dit Javert, je t'ai écoutée. As-tu bien tout dit ? Marche maintenant ! Th en as pour six mois ! Personne, même Dieu, ne peut plus changer quelque chose. »
أخذ جافير يسير بخطوات واسعة نحو مكتب الشرطة، وهو يمسك الآن بالبائسة من يدها، دون أن يبدر عنها أي رد فعل معارض. لم يكن لا هو ولا هي يتكلمان، وكان الناس يلاحقونهما ساخرين.
كان مكتب الشرطة عبارة عن غرفة واطئة تجري تدفئتها بموقد. فتح جافير الباب، دخل مع فانتين، وأغلق الباب من ورائه. ذهبت فانتين لتسقط في زاوية ككلبة خائفة. جلس جافير، سحب من جيبه ورقة وأخذ في الكتاية. وقّع عندما انتهى، طوى الورقة وقال لشرطي القسم: "خذ ثلاثة رجال وقد هذه البنت إلى السجن." ثم، وهو يستدير صوب فانتين: "ستسجنين ستة أشهر. - ستة شهور! ستة شهور حبس! صرخت التعسة. ستة شهور أكسب فيها سبعة فلوس كل يوم! ولكن ماذا ستصبح كوزيت؟ ابنتي! ابنتي! ولكن عليّ فوق هذا أكثر من مائة فرنك للسيد والسيدة تيناردييه، يا سيدي، هل تعرف هذا؟"
أتت تزحف على ركبتيها أمام كل أولئك الرجال، دون أن تنهض، ويداها ممدودتان: "سيد جافير، قالت، لم يكن خطأي، فلتفهم. إنه ذلك السيد الذي لا أعرفه والذي وضع لي ثلجا في ظهري، فبردت. أنا مريضة بعض الشيء، شايف!" تابعت، مكسورة اثنتين، عمياء من الدمع، مطلقة سعالا جافا وقصيرا… أحيانا كانت تتوقف وتقبل قدم الشرطي، ولكن ماذا يمكن للمرء أن يفعل في قلب من خشب؟
"هيا! قال جافير، لقد استمعت لك. هل قلت كل ما عندك؟ امشي الآن! ستسجنين ستة أشهر! لا أحد، حتى الله، يمكنه أن يغير شيئا."
Elle prie encore... Javert tourne le dos. Les soldats la prennent par les bras.
Depuis quelques minutes, un homme est entré. Il a refermé la porte, et a entendu les prières désespérées de la Fantine. Au moment où les soldats mettent la main sur la malheureuse, qui ne veut pas se lever, il fait un pas, sort de l'ombre et dit :
«Un moment, s'il vous plaît ! »
Javert lève les yeux et reconnaît M. Madeleine. Il ôte son chapeau, il salue :
« Pardon, monsieur le maire:.. »
Ce mot, M. le maire, frappe la Fantine. Elle se lève, repousse les soldats des deux bras, marche droit à M. Madeleine et, le regardant avec des yeux fous, elle crie : « Ah ! c'est toi, toi qui es M. le maire! » Puis elle se met à rire et elle lui crache au visage.
M. Madeleine s'essuie le visage et dit :
« Javert, mettez cette femme en liberté. »
Javert croit qu'il devient fou. Voir cracher au visage d'un maire est une chose terrible. La pensée et la parole lui manquent à la fois. Il reste muet.
La Fantine n'est pas moins étonnée. Elle regarde tout autour d'elle, et elle se met à parler à voix basse, comme si elle se parlait à elle-même :
« En liberté! Libre ! Me laisser ! Ne pas aller en prison six mois ! Qui est-ce qui a dit cela ? Ce n'est pas possible. J'ai mal entendu. Est-ce que c'est vous, mon bon monsieur Javert, qui avez dit qu'on me mette en liberté ! Oh ! voyez-vous ! Je vais vous expliquer et vous me laisserez aller : ce maire, c'est lui qui est cause de tout. Il m'a chassée, monsieur Javert. Alors je n'ai rien gagné et tout le malheur est venu. »
توسلت من جديد… أدار جافير ظهره، وأخذها الجنود من ذراعها.
منذ بضع دقائق، كان رجل قد دخل، أغلق الباب، وسمع توسلات فانتين اليائسة. في اللحظة التي وضع فيها الجنود يدهم على التعسة، التي كانت لا تريد النهوض، تقدم خطوة، خرج من الظل وقال:
"لحظة من فضلكم!"
رفع جافير عينيه وعرف السيد مادلين. خلع قبعته وحيا: "عفوا، سيدي رئيس البلدية…"
هذه الكلمة، سيدي رئيس البلدية، ضربت فانتين. نهضت وهي تدفع الجنود يذراعها، سارت مباشرة باتجاه السيد مادلين و، ناظرة إليه بعينين مجنونتين، صاحت: "آه! أنت، أنت الذي هو السيد رئيس البلدية!" ثم أخذت تضحك وبصقت في وجهه. مسح السيد مادلين وجهه وقال:
"جافير، أطلق سراح هذه المرأة."
ظن جافير أنه صار مجنونا. كان أن يرى من يبصق على وجه رئيس بلدية شيئا مرعبا. لم يسعفه لا الفكر ولا الكلام معا، بقي أبكم.
لم تكن فانتين أقل دهشة، كانت تنظر من حولها، وراحت تتكلم بصوت منخفض كما لو كانت تتكلم مع نفسها: "إطلاق سراحي! حرة! تركي! لا أذهب إلى السجن ستة شهور! من قال هذا؟ غير ممكن. لم أسمع جيدا. هل هذا أنت، يا سيدي الطيب جافير، الذي قال أن بُطلق سراحي! أوه! شوف! سأشرح لك وستتركني أذهب: رئيس البلدية هذا، هو سبب كل شيء. لقد طردني، يا سيد جافير. عند ذلك لم أكسب شيئا، فجاءت كل التعاسة."
La Fantine s'adresse alors aux soldats :
« Les enfants, monsieur Javert a dit qu'on me laisse partir, je m'en vais. »
Elle avance vers la porte. Un pas de plus, elle est dans la rue. Javert retrouve la parole. Il crie :
« Gendarmes, vous ne voyez pas que cette femme s'en va ! Qui est-ce qui a dit de la laisser aller?
- Moi », dit Madeleine.
À ce « moi » le policier se tourne vers le maire, et froid, il dit, l'œil baissé :
« Monsieur le maire, cela ne se peut pas.
- Javert, répond M. Madeleine, je ne refuse pas de m'expliquer avec vous. Voici la vérité: je passais sur la place au moment où vous emmeniez cette femme. J'ai tout appris. C'est l'homme qui a eu tort, et qui devrait être arrêté. »
Javert répond :
« Cette misérable a craché sur monsieur le maire.
- Ceci me regarde, dit Madeleine. J'ai entendu cette femme. Je sais ce que je fais.
- Et moi, monsieur le maire, je ne sais pas ce que je vois.
- Alors obéissez.
- J'obéis à mon devoir. Mon devoir est d'en- voyer cette femme en prison six mois. »
Madeleine répond avec douceur.
« Écoutez ceci. Elle n'en fera pas un jour. »
À cette parole Javert ose regarder le maire dans les yeux et lui dit, mais toujours avec respect :
توجهت بعد ذلك إلى الجنود:
"يا أولاد، قال السيد جافير أن تتركوني أذهب، أنا ذاهبة."
نقدمت من الباب. خطوة أكثر، وستجد نفسها في الشارع. استعاد جافير النطق، فصاح: "درك، ألا ترون أن هذه المرأة ذاهبة! من قال أن تتركوها تذهب؟
- أنا"، قال مادلين.
عند هذه الأنا، استدار الشرطي نحو رئيس البلدية وببرود، قال، وهو يغض الطرف:
"سيد رئيس البلدية، هذا غير ممكن.
- جافير، أجاب السيد مادلين، لا أرفض التفاهم معك. ها هي الحقيقة: كنت أعبر الساحة في اللحظة التي قبضتَ فيها على هذه المرأة، وعرفتُ كل شيء. الرجل هو المخطئ، وهو الذي يجدر إيقافه."
أجاب جافير:
"هذه البائسة بصقت على سيد رئيس البلدية.
- هذا أمري، قال مادلين. سمعت هذه المرأة، وأعرف ما أفعل.
- وأنا، سيد رئيس البلدية، لا أعرف ما أرى.
- إذن أطع!
- أطيع واجبي. وواجبي أن أرسل هذه المرأة إلى السجن ستة أشهر."
أجاب مادلين بلطافة:
"إسمع هذا، لن تُسجن يوما واحدا."
عند هذا الكلام جرأ جافير على النظر إلى رئيس البلدية في عينيه وقال، ولكن باحترام دوما:
« Je ne peux pas obéir à monsieur le maire. C'est la première fois de ma vie. Je suis le maître ici. C'est un fait de police de la rue qui me regarde, et je retiens la femme Fantine. »
Alors M. Madeleine dit avec une voix que personne dans la ville n'a encore entendue :
« C'est un fait de police de la ville. Je donne ordre que cette femme soit mise en liberté.
- Mais, monsieur le maire...
- Je vous rappelle la loi du 13 décembre 1799. Vous êtes dans votre tort.
- Monsieur le maire, permettez...
- Plus un mot.
- Pourtant...
- Sortez. »
Javert reçoit le coup, debout, de face, et en pleine poitrine. Il salue M. le maire jusqu'à terre et sort. Fantine le regarde passer devant elle. Elle ne comprend pas encore ce qui lui arrive. Ce M. Madeleine qui la défend, est-ce cet homme qu'elle hait ? S'est-elle donc trompée ? Elle sent naître dans son cœur quelque chose de chaud qui est de la joie et de l'amour. Puis elle perd connaissance.
" لا يمكنني أن أطيع سيد رئيس البلدية. إنها المرة الأولى في حياتي. أنا السيد هنا، وهذا من أمر شرطة الشارع يعود لي، وسأحتجز المرأة فانتين."
عند ذلك، قال السيد مادلين بصوت لم يسمعه بعد أحد في المدينة:
"هذا من أمر شرطة المدينة، وأنا آمر بأن يطلق سراح هذه المرأة.
- ولكن، يا سيد رئيس البلدية…
- أذكرك بقانون 13 ديسمبر 1799. إنك لمخطئ.
- سيد رئيس البلدية، إسمح لي…
- ولا كلمة.
- مع ذلك…
- أخرج."
أخذ جافير الضربة واقفا في الوجه وفي كامل الصدر. حيا السيد رئيس البلدية وهو ينحني ويكاد يلامس الأرض وخرج. رأته فانتين يعبر أمامها، ولم تفهم يعد ما يجري لها. إنه السيد مادلين الذي كان يدافع عنها، أهو الرجل الذي كانت تكرهه؟ هل أخطأت إذن؟ أحست في قلبها مولد شيء حار من السعادة والحب، ثم فقدت الوعي.
Replies