Tu n'existes que dans les miroirs brisés
Le révolté que tu es contre les voleurs de tulipes
L'enfant rebelle l'indocile insurgé
Les montagnes te sont les plus attentives
Lorsque le vent devient ton pire ennemi
Et l'eau du ciel ton destin dans la bible
Elles défendent les oliviers qui pour t'élever ont dû se priver
Ton sang est de leur souffle et leur huile
Lorsque le feu embrase le monde entier
Elles cherchent à protéger les vignes
Lorsque les murs se dressent comme l'inimaginable des destinées
Elles reculent de peur pour toi et de stratagème
Mais tu arrives à tout casser
Sur la tête de ceux qui se cachent derrière
A tout pulvériser
A tout vaporiser
Leur ciment le premier
Leurs juments et crocodiles
Tu fais la fête de leur feu
Tu sculptes de leurs flammes ta cérémonie
En escaladant la tempête bleue
En volant sur les ailes de la nuit
En t'habillant de foudre et d'étincelles
En criant ton amour et ta haine
En créant ton char et ta charnière
En débarrassant les peinés de leur peine
C'est le souvenir d'un baiser que tu sauves
L'absolu du Jourdain dans la tête
L'absolutisme de la Seine devenue mauve
C'est leur itinéraire que tu bouleverses
Le majestueux Siège s'écroule au rythme de tes pas
L'ami de la négation et la négation du contradictoire c'est toi
L'ennemi de l'affirmation et l'affirmation de soi
Ta route d'épines et de rocs ne finit pas
Lorsqu'ils veulent t'attraper pour te jeter par-dessus les barrages
Tu mettras fin à ton voyage
Tu scinderas en deux leur mirage
Tu en feras l'appât des abeilles sauvages
Les armées du miel et du sel encercleront leur citadelle
Il faut tomber l'arrogance des chevaux rebelles
Les exigences de ton rêve sont celles de récuser les témoins du Ciel
Il faut affronter l'effronterie de la tutelle
Les vagues se déchaînent parce que les voiles n'obéissent pas
Les gorges se déchirent parce que les hommes ne crient pas
Les tambours se mettent en colère parce que les trompettes n'énoncent pas
Les sabres se rompent parce que les têtes ne tombent pas
Les bombes se glacent parce que les armées ne vainquent pas
Les châteaux se vident parce que les tableaux ne s'animent pas
Les rêves s'arrêtent parce que les cieux de ton rêve ne se remplissent pas d'étoiles
Les étoiles se fanent parce que les feux du ciel ne rugissent pas
Les lunes se broient parce que les doigts ne les palpent pas
Les soleils se noircissent parce que l'univers ne fera pas de toi son roi
C'est toi le tendre ravageur de l'univers
Remue ciel et terre
Secoue corps et cœur
Oh ! Toi l'oiseau de la peur
Et de la liberté
Le brouillard est son habit d'hiver
Tu le déchires pour découvrir son corps de volupté et de fantasme
Tu veux mettre fin à son mystère clair comme dans un vague rêve
Ses seins sont ta bataille
Ses cuisses sont ta science
Ses jambes sont ta tragédie
Ses pieds sont ta gouvernance
Ses ongles sont ta cérémonie
Son ventre est ta conscience
Son nombril est ta magie
Son champ de blés noirs est ton aberrance
Son sexe est ton drame infini
Ses profondeurs sont ton ingérence
Ses enfers sont ton paradis
Ses titans sont ton histoire
Ses démons sont ta soif non assouvie
Mais lorsque tu la possèdes pour que tu sois possédé à ton tour
Tout devient plaisir
L'illogisme de l'amour
L'absurdité du désir
L'extravagance
La griffe de l'élixir
La quintessence
La piété des monstres polis
L'absurdité des agences
La société définie des hommes indéfinis
Tout rentre dans l'ordre
Ou presque
D'après les ordres de ta philosophie
Les forbans de ta flotte
Les besoins de ta poésie
Tu luttes encore
Tu le dois
Tu dois lutter
Ce sera encore loin
Mais tu dois batailler
Tu dois battre l'armée du blanc
Le vent est ton frère
Le feu est ton cheval
Le mur est ton père
Le foudre est ta balle
La pluie est ta mère
Et son sein
Comments