OCCIDENT: 17

Je veux occire l'arbre de la vie

Pour anéantir le sourire de l'orphelin

L'espoir est le sabot de l'envie

Le désir d'aller encore plus loin

Jusqu'à percer la voûte de la nuit

Jusqu'à transpercer le corps humain

Jusqu'à réchauffer la banquise

Jusqu'à sectionner les pins

Jusqu'à faire sauter les nids

Jusqu'à carboniser les jasmins

Jusqu'à enfoncer dans le ventre des violettes

Le couperet de jouir comme les félins

Je veux embraser le monde de benzène

Pour fêter l'anniversaire de mon enfant

La joie est l'odeur de la haine

La rancune de sable à l'occident

Jusqu'à souiller toutes les Madeleine

Jusqu'à abaisser tous les Jean

Jusqu'à foncer la Seine

Jusqu'à goudronner Zola

Jusqu'à bitumer la cervelle

Jusqu'à américaniser l'amant

Jusqu'à céder aux loups de mer à l'aveuglette

La fille de Hugo et de Fatima

Je veux dépuceler tous les poissons bleus

Pour venger une prostituée

La pureté est l'abandon de tout ce qui se meut

Les déchets de la déshumanité

Jusqu'à éteindre avec l'eau tout feu

Jusqu'à faire disparaître de la mer rouge les rougets

Jusqu'à chercher à paraître le forban pointilleux

Jusqu'à traverser l'océan à pied

Jusqu'à hausser les requins du milieux

Jusqu'à exhausser un mur au plus haut degré

Jusqu'à pêcher le sel et les squelettes

Et les cailloux géminés


Je veux vendre mon petit frère

Pour le repas d'un soir

Le poulet rôti est aussi bon que ma propre chair

Aussi délicieux que le riz au gras

Jusqu'à remplir mon estomac de ma misère

Jusqu'à permettre au rêve de m'écraser sous son poids

Jusqu'à m'offrir la force de violer ma sirène

Jusqu'à pouvoir abattre tous les chevaliers sous le drap

Jusqu'à m'épuiser comme un chien de merde

Jusqu'à rejeter des crachats de la bouche d'un roi

Jusqu'à avoir faim et vendre ma soeurette

Pour un repas encore meilleur que tous les repas

Je veux étouffer mon bébé parce que j'ai dix enfants

Pour faire plaisir aux savants d'Oxford et de Harvard

La surpopulation est la faute de ces pauvres cons qui ne savent faire

Que l'amour même si la lune boude leur ciel conjugal

Jusqu'à faire éclater la terre de mômes et de cafards

Jusqu'à assombrir le soleil et le reste des étoiles

Jusqu'à redevenir des bêtes rampantes

Jusqu'à rivaliser avec les créatures les plus barbares

Jusqu'à faire peur aux fleurs

Jusqu'à frapper avec les pieds l'ordinateur

Jusqu'à souhaiter nous faire mouvoir comme des marionnettes

Pour faire plaisir aux savants d'oxford et de Harvard.

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