Le cancer bleu marin de ton sein est ma vie Souviens-tu de ma joie noire ? La mer fécondait en toi au plaisir des maudits La section de ma vie t’a donné la vie La mutilation de mon enfance L’arrachement des vagues Souviens-tu de ma gaieté barbare ? L’allégresse des monstres est ton sein coupé L’exaltation des démons L’exultation des rois Souviens-tu de ma tristesse jubilatoire ? Ma frénésie est ton sein qui reste Mon émoi éblouissant Mon émotion obscure La lumière des aveugles se trouve dans ton sein non coupé Mon enfant qui discontinuait d’exister et qui m’était perdu Le vent est mort dans ton mamelon L’absurdité était ta robe de fête inattendue La mort dépendait d’une poussée de main déséquilibrée Comment faire lorsque le hasard se veut clément ? Tu es morte sur le champ sur les rails sans avoir senti de rien Tu es pénétrée par le temps à l’heure imprévue Mon choc était énorme Démesuré Immense Inégal Je voulais occire le monde entier en le poussant dans la géhenne Au moment où le train arrivait en station Ce serait la dernière étape de ta tragédie Ta mort subite n’était pas la fin Tu es encore là avec ta lourde ombre de non existence C’est cela mon rapport maintenant avec toi Avec l’ombre de ton inexistence Ton absence Ton prolongement non voulu en signes et en chuchotements Oh ! Toi ma douleur continue… Mais comment faire lorsque j’ai vu ton visage qui puisse encore me sourire dans un journal Et lorsque on m’a appris que ta tête coupée avait été retrouvée dans un bois ? Oh ! Toi ma parisienne d’Afrique Tu es morte et tu me souris encore Parce que tu souris à la volonté de l’erreur Ta jungle est leur volonté Qu’elle soit occidentale ou qu’elle soit noire La couleur de peau est l’illusion de la clairvoyance Ce qui compte pour moi c’est ton parfum L’amour n’a pas de couleur Son origine est le sentiment Même les chiens le savent Même les loups le savent Même les couteaux Même les bombes Même les baisers de vampires Même le plus extravagant désir de feu Même les cris des meurtriers qui t’ont massacrée Cris de plaisir et d’effroi. |
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