Tout doit être à toi Les robes les chaussures le monde et moi-même Tout doit t'appartenir comme ton chien Le train de l'amour comme les poteaux aux Champs-Élysées La mort de l'innocence t'indiffère Les larmes des pigeons Le sang du doute t'est cher Les cris des crayons Je suis pourtant malade de toi Je suis l'aimant de tes ongles cassés L'inconditionnel de ta loi L'adorant de tes cheveux abîmés J'ai horreur de la beauté parce que tu le veux Je hais la sincérité des bons que tu trouves mauvais Je dénie toute amitié en dehors de celle de tes bœufs Je dénigre pour toi les fidèles et les quincailliers Regarde-moi Mais tu ne vois pas Lis-moi Mais tu ne comprends pas Souris-moi Mais tu ne sais pas Moi le vivant tu me prends pour un mort Tu me violes l'âme Je te prends alors de force le corps Tu me résistes Je déchire ta contre-vérité et le monde Tu me supplies Je bourre en toi mes ordures et mes ordres Tu pleures un peu Venge-toi de moi Mais tu me pardonnes Explique-toi avec moi Mais tu abandonnes Cherche-toi quelqu'un d'autre que moi Mais tu préfères jouer au saxophone Le ciel est souvent sombre à Paris Il est encore plus sombre dans tes yeux Il pleut souvent en hiver à Paris Et en été il pleut encore et quand tu veux Le foudre nous frappe au moment où nous nous séparons Le tonnerre tombe sur nous C'est la colère des chevaux contre les éperons Maintenant le monde s'écroule La bestialité de l'argent est ta douceur Lorsque la crise est d'abord celle des toilettes La férocité du sexe est ta pudeur Et ton abstinence est le pouvoir des marionnettes Quel sentiment de vide qui submerge notre vie Le sentiment de l'avide violon Quelle mélodie de tristesse qui nous ravit La mélodie de l'abandon. |
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